Jean-Philippe Mocci – 16 septembre 2013
Pas de doute. Ce temps maussade, cette impression de plénitude après quelques semaines de soleil, ce bouillonnement d’idées … La rentrée est bien là. En attendant que la croissance promise pointe le bout de son nez, les projets refont surface, la « planète entreprise » semble s’animer . . .
Parmi les principales annonces de cette rentrée, la probable scission de Vivendi ne manque pas d’interpeler. Le roi du Monopoly version Fusions-Acquisitions, construit à grands coups d’OPA et autres rachats, va achever son auto-démantèlement de conglomérat. Entamé à une période critique (post Jean-Marie Messier) avec la sortie de l’activité historique Veolia Environnement pour se recentrer sur les médias, poursuivi jusqu’à l’été dernier avec l’annonce de la sortie de Maroc Telecom et d’Activision, ce mouvement pourrait donc connaître une phase finale avec la séparation des activités de contenu et de contenant. D’un côté la télé et la musique, de l’autre la téléphonie.
Outre le fait qu’on peut se demander dans ce cas-là pourquoi ne pas avoir conservé la division jeux vidéos pour disposer d’une vaste offre de contenus plus moderne et internationale, cette « ultime » division du groupe pour des raisons de simplification de la stratégie et donc d’amélioration de la valeur boursière des entités distinctes laisse songeur. D’un point de vue actionnarial, la tendance est certes à la création de « pure players », poussant les uns et les autres à se concentrer sur quelques métiers. Oui, mais jusqu’à quand ? Le jour viendra, dans 3 ans, 5 ans, 10 ans, où le marché demandera une diversification source de meilleure répartition des risques, et les conglomérats se reformeront. Ainsi en va-t-il du capitalisme depuis bien longtemps.
Dans ce mouvement de flux et de reflux, l’actionnaire est parfois gagnant, parfois non comme l’ont encore démontré de récents exemples de scissions. Faire, défaire et refaire…à ce jeu, les seuls bénéficiaires à coup sûr sont les conseils (avocats, auditeurs, banquiers, stratèges, communicants…) qui auront un travail colossal à accomplir pour mener à bien cette opération.
Du temps de la ruée vers l’or déjà, c’est bien connu, seuls les marchands de pelles et de pioches étaient sûrs de faire fortune…